Journée mondiale de prière et de réflexion sur la traite des êtres humains

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Instaurée par le pape François en 2015, cette journée mondiale a surtout pour but de mobiliser l’opinion publique sur la question épineuse de la traite des êtres humains le temps d’une journée.

La traite des êtres humains : l’une des activités les plus lucratives du crime organisé

En novembre 2018, le Groupe d’enquête sur cette activité criminelle (Groupe d’action financière internationale) a révélé une forte explosion des profits liés à la traite humaine. En l’espace de 5 ans, de 2011 à 2016, le trafic humain a généré près de 150 milliards de dollars, et ce, sans compter le trafic des migrants. Sur ce total, environ 100 milliards de dollars sont dus à l’exploitation sexuelle. Le reste est réparti entre l’esclavage, le travail forcé et le trafic d’organe.
Selon cette enquête, la traite des êtres humains fait environ 25 millions de victimes dans le monde entier chaque année. Le rapport fait état d’une organisation criminelle présente sur les 5 continents et évoque encore l’existence de « marchés aux esclaves » dans certains pays.
La rentabilité de cette activité illégale et criminelle complique le travail de la communauté internationale qui s’efforce de mettre en place de mesures concrètes et efficaces pour lutter contre ce fléau.
Malgré la signature et la ratification de nombreux textes internationaux ainsi que les dispositions pénales prises par chaque pays, cette activité criminelle ne s’est jamais aussi bien portée et en toute impunité.

De la prière à l’action

C’est face à ce constat alarmant que le pape François a souhaité créer cette Journée mondiale de prière et de réflexion sur la traite des êtres humains. Conscient que le phénomène est hors de contrôle, le Pape sait qu’il est impossible de faire des progrès dans la lutte contre la traite d’êtres humains sans une prise de conscience globale.
Cette journée est une manière de mettre en avant cet appel du Vatican, pour tous les hommes de tous pays et de toute origine, à contribuer à la prière puis à réfléchir ensemble sur des solutions qui permettraient de lutter contre ce crime odieux.
Même si les actions de prières, de solidarité et de lutte contre la traite d’êtres humains se font tout au long de l’année, la date du 8 février devient une date spéciale qui rappelle la grandeur de cette cause et des enjeux qu’elle représente. Le 8 février n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard puisqu’il s’agit de la fête de Sainte Joséphine Bakhita, une esclave soudanaise qui est devenue religieuse.