Tou Bichvat

Fruits pour fêter Tou BiChvat - ©Султан Малахмедов CC0 Creative Commons

Le Tou Bichvat (ou Tou bi Shvat) est une fête juive célébrant la fin de la saison froide et l’arrivée du printemps. Sa signification littérale est « 15 du mois de Chevat », c’est à dire le quinzième jour du cinquième mois du calendrier juif. Cette date est mobile et correspond aux premiers mois du calendrier grégorien, janvier et février. Son origine n’est pas clairement déterminée, mais elle pourrait dater du XVIème siècle, époque à laquelle, fuyant l’inquisition en Espagne et au Portugal, des adeptes de la Kabbale seraient arrivés sur cette terre et l’auraient cultivée.

Les dates de Tou Bichvat :

  • En 2019, Tou Bichvat s’est déroulée le lundi 21 janvier
  • En 2020, Tou Bichvat aura lieu le lundi 10 février

Le Tou bi Shvat ou la fête des arbres

Le calendrier juif court sur douze mois (treize pour les années embolismiques). Tevet est le mois d’hiver, froid et pluvieux. Le mois de Shvat, qui lui succède, annonce le renouveau du printemps et la renaissance de la végétation. Le Tou bi Shvat célèbre, par ce « nouvel an des arbres », la montée de la sève, l’apparition des premiers bourgeons puis des fleurs dans les arbres. L’amandier est le premier à fleurir.
Le peuple juif est profondément attaché à la terre et à la nature et considère que les arbres symbolisent l’être humain. Non seulement extrêmement attentifs à ne pas les détruire, on enseigne aux élèves, dans les écoles juives, le respect de l’acte traditionnel de planter un arbre afin de faire reculer le désert et de rester en lien avec la nature. Les juifs vivant hors des frontières d’Israël peuvent aussi, en faisant un don, en faire planter un en leur nom. Ainsi, 200 millions d’arbres ont pu grandir depuis 1948 dans le pays.
Dans la tradition du judaïsme, même en période de conflit, les arbres restent très protégés.

Le rituel du Tou bi Shvat

Cette fête célèbre et honore la naissance et la croissance des arbres. Aux portes du désert, l’arbre porteur de fruits et l’abondance des récoltes sont perçus comme un cadeau offert par Dieu. Le repas de célébration est donc composé d’une grande variété de fruits et de céréales. Ainsi que l’enseigne la Torah, sept espèces symbolisent la fertilité et sont toujours présentes lors de ces festivités : le blé et l’orge pour les récoltes de céréales, les olives, les dattes, le raisin, les figues et les grenades pour les fruits.
La bénédiction Chéhé’héyanou des traités de la Mishna est prononcée pendant ce repas en buvant traditionnellement du vin. Elle est suivie par quinze étapes consistant en la lecture des psaumes 120 à 134 intitulés « chant des montées » et à réciter une bénédiction pour chaque fruit. Les berakhot sont récités à la fin de chacun des psaumes. Selon les lois du Talmud, il faut citer les trois mots Mélékh (le roi), Baroukh (béni soit le nom de Hachem) et le nom de l’objet de cette berakha.
Le blé est consommé sous la forme d’une pâtisserie. Ensuite, le premier fruit consommé et béni est généralement l’olive en tant que fruit de l’arbre, suivi par la datte (assimilées au miel dans la Torah). En quatrième lieu, le raisin est à l’honneur, sous forme de fruit ou de vin, puis viennent la figue et la grenade. Enfin, l’orge reçoit à son tour la berakha et est consommée souvent sous forme de bière.
La cérémonie se clôture avec les bénédictions sur la nourriture et le kaddich ‘al Israël (glorification d’Israël), ainsi que l’exige la tradition rabbinique.

La spiritualité dans le Tou bi Shvat

À l’instar des autres fêtes juives prescrites par la Halakha, le Tou bi Chvat permet les retrouvailles des familles ou des communautés et offre un jour de repos moral et physique et un temps de réflexion spirituelle. L’arbre, représentation de l’être humain dans la croyance hassidique, est un symbole très fort. Simple graine ayant su grandir jusqu’à offrir des fruits, il personnalise le potentiel de croissance de tout un chacun et symbolise la portée positive du temps qui passe, avec les enseignements puisés permettant une plus grande sagesse et les perspectives de lendemains toujours meilleurs. Chaque humain doit ainsi être à l’image des fruits, respectable et généreux.
La consommation de ces derniers à l’occasion du Tou bi Shvat veut commémorer la gratitude envers Dieu pour l’abondance de nourriture et l’attachement très fort du peuple hébreu à la terre et à la nature.

La légende de la grenade, fruit d’Israël

Dans les récits trouvés sur le site Beth Loubavitch, une légende raconte l’histoire de Rav Nissim, heureux possesseur d’un grenadier qui produisait chaque année une grande quantité de fruits magnifiques. Or, une année, cet arbre ne donna que trois grenades. Devant la disette qui s’annonçait, Rav n’eut d’autre choix que de partir d’Eretz-Israël et aller chercher fortune ailleurs. Rav prit alors une des trois grenades et s’en fut de village en village. Son périple l’amena en Turquie, pays dans lequel, le fils du Sultan étant agonisant, un rabbin le pria d’essayer de le guérir, les Juifs ayant la réputation d’être d’excellents médecins. Rav fut surpris, n’ayant dit à personne qu’il venait de la Terre sainte, mais fit boire au prince mourant un peu de jus de la grenade qu’il avait gardée et permit au jeune homme de recouvrer la santé et d’établir le shalom (paix) avec la communauté juive de Kouchta.

Les autres fêtes juives

Les célébrations de la religion juive comptent quatre Nouvel An. Si le Tou bi Shvat célèbre le nouvel an des arbres, le 1er Nissan se tient en l’honneur des rois, le 1er Eloul pour la dîme du bétail et le 1er Tichri pour les légumes.
Les fêtes religieuses se comptent au nombre de onze. Parmi elles : le Tou bi Shvat en janvier ou février et le Pourim en mars. Pessah dure une semaine et Shavou’ot (Chavouot ou pentecôte juive) est célébré sept semaines après. En juillet, on célèbre le Ticha Beav et le 17 Tammouz. Rosh Hashana, le jour du nouvel an juif, dure deux jours et précède de dix jours le Yom Kippour (fête du pardon). Sept jours après ce dernier, sont fêtés Souccot / Pessah (les fêtes de Pâques juives). En décembre, Hannoucca, la fête des lumières, se tient le long de la dernière semaine. Leurs dates de célébration sont mobiles, en raison surtout de la non concordance des calendriers hébraïque et grégorien.
Se rajoute le Chabbat (ou Shabbat) célébré le septième jour de la semaine en commémoration de la création de l’univers. L’observance des lois talmudiques passe par l’accomplissement d’une mitzva (bonne action) régulière, telle la tzedaka (charité). Pour les communautés francophones, des sites web comme Torah-Box diffusent les enseignements du judaïsme.

Que fête-ton à tou bichât ?

Tou BiChvat est une fête juive d’institution rabbinique qui est considéré comme le nouvel an des arbres. C’est une occasion de célébrer le renouveau de la Terre d’Israël. Elle est aussi pour les laïcs une journée juive de l’écologie.

Quand fête-t-on tubichvat ?

Tou bichvât se fête le 15 du mois au mois de février. Au Moyen-Orient, cette période correspond à la fin de l'hiver et au renouveau de la nature. A l’approche du printemps, les quantités de pluies diminuent, la sève des arbres monte des racines, les bourgeons se forment : l'arbre puise tout ce dont il a besoin pour l'année à venir.

Qu'est-ce que Tou bichvât ?

Tou bichvât est le symbole de renaissance de la nature et du renouveau de la terre d’Israël. Il peut être considéré comme un nouvel an.

Combien y a-t-il de nouvel an dans le calendrier hébraïque ?

Le calendrier hébraïque compte quatre « nouvel an » : - L’année civile débute le premier du mois de tishri et correspond à la création du Monde. - L’année ecclésiastique débute le premier du mois de nissan depuis la sortie d’Égypte. - L’année fiscale débute le premier du mois de eloul. Cette date permet de calculer les impôts qui sont décrits dans la Torah. - L’année agricole débute le 15 du mois de shevat. Il est connu sous le nom de « Nouvel An des arbres » (Tou Bichevat).

A qui doit-on donner une part de sa récolte ?

Selon la loi biblique, il existe un cycle agricole de sept ans qui se termine par l’année sabbatique, la Chemitah. Lorsque le Saint Temple se trouvait à Jérusalem, la première, la seconde, la quatrième et la cinquième année du cycle, les fermiers prélevaient une seconde dîme de leur récolte et pour la consommer à Jérusalem. Les troisième et sixième année du cycle, on faisait don de la seconde aux pauvres qui pouvaient la consommer où ils le voulaient. L’année sabbatique, aucune dîme n’est prélevée.