Fête Dieu (Saint-Sacrement)

La fête Dieu est également connue sous l’appellation traditionnelle de fête du Saint-Sacrement, moins utilisée aujourd’hui.
Cette fête, à la fois catholique et anglicane, est entièrement consacrée à la célébration du Christ lui-même. Dans le calendrier liturgique, elle se situe exactement deux mois après le dimanche de Pâques qui, lui, célèbre la résurrection du Christ survenue trois jours après sa mort. Cet événement qui a prouvé à tous sa divinité est la promesse pour tous les croyants d’une vie éternelle, bienheureux dans la plénitude du royaume de Dieu. Les derniers jours de la vie du Messie sont célébrés pendant la semaine sainte, elle-même inaugurée par le dimanche des rameaux. C’est pendant cette semaine que se termine le temps du Carême.

Pour le catholicisme, la fête Dieu permet d’affirmer et d’honorer la présence réelle de Jésus, le fils de Dieu, dans le saint sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire dans le pain et le vin consacrés lors de la messe.

La célébration

Le jour de la fête Dieu, les fidèles se rendent en toute piété à la célébration d’une messe dont le but est de glorifier le Seigneur Jésus à travers le pain et le vin qui représentent le corps et le sang du Christ. La fête Dieu fait partie des fêtes catholiques. Selon les pays, elle se célèbre soixante jours après Pâques ou le dimanche qui suit le jour de cette fête.

Dans le calendrier grégorien, le jour de la fête Dieu en 2019 est le jeudi 20 juin.
En 2020, la fête de Dieu aura lieu le jeudi 11 juin 2020.

La paroisse catholique donne également à la fête Dieu le nom de « Solennité du Corps et du Sang qui Christ ». Cette appellation traduit bien sa signification.

Le déroulement

Pendant le déroulement de la cérémonie de la fête Dieu, les croyants revivent le même processus que celui que Jésus a instauré lors de son dernier repas pris en présence de ses apôtres le jeudi Saint, appelé la Cène. Le jour suivant, c’est-à-dire le Vendredi Saint, Jésus, glorieux, est en effet mort crucifié. Il a été envoyé sur Terre par Dieu, son père, afin de sauver la nature humaine. A l’occasion de la Cène, Jésus, incarnation de Dieu sur Terre, a distribué le pain et le vin qui se trouvaient sur la table à ses douze apôtres en prononçant ces paroles : « Ceci est mon corps…Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang…Faites ceci en mémoire de moi ». Cette alliance nouvelle renouvelle l’amour de Dieu pour les hommes. La bénédiction de ces éléments leur confère un caractère hautement sacré. Jésus fait alors offrande de son corps et de son sang à ses fidèles.

La communion

Le catéchisme prépare les jeunes chrétiens à cette célébration sacramentelle qui doit se vivre dans une grande solennité. La première communion est un événement primordial qui s’accompagne d’une fête familiale. Chaque jeune croyant proclame ainsi sa foi en Dieu. La communion fait partie intégrante de la foi chrétienne qui permet de se sentir au plus proche de Jésus et de se commémorer le sacrifice qu’il a fait de sa vie afin de sauver les hommes. Il convient de se confesser avant de pratiquer l’Eucharistie afin d’accueillir le corps du Christ dans la pureté. Le Christ est venu au monde par l’immaculée conception, enfanté par la Vierge Marie. Par cet admirable acte canonique, Marie a prouvé toute sa dévotion à Dieu. Son intercession l’a d’ailleurs élevée au rang de la sainteté.

L’eucharistie

Le jour du Seigneur, au cours de déroulement de la cérémonie eucharistique, le prêtre va sanctifier l’Eucharistie et la porter dans un ostensoir. La tradition veut qu’il parcoure ainsi les rues et les places du village, dans une procession solennelle. Quatre notables doivent tenir un dais visant à protéger l’Eucharistie. Le prêtre vient ensuite déposer le Saint-Sacrement sur un ouvrage étendu au-dessus de l’autel paroissial. L’homélie prononcée ce jour fait la louange de Jésus et de sa grande miséricorde. Cette action de grâce s’accompagne de la lecture de l’Evangile qui relate le repas de la Cène et de musique sacrée. Les fidèles rassemblés vont ensuite pouvoir communier et réciter le Notre Père dans une union fraternelle. La tradition veut que l’officiant, suivi  des disciples, marchent sur un tapis de pétales de roses disposés au préalable dans les rues par la foule des enfants.

On appelle offertoire toute la partie de la messe qui consiste en la bénédiction et la présentation du pain et du vin, versé dans un calice. Le Christ Rédempteur est représenté dans ce rite chrétien.

L’élévation de l’Eucharistie permet à tous les fidèles de pouvoir se livrer à son adoration et à la contempler pleinement. C’est une étape très importante dans la vie spirituelle des chrétiens qui permet aux fidèles de témoigner toute leur dévotion à Jésus et à Dieu et de se recueillir. L’adoration du saint-Sacrement est un temps fort au cours duquel toutes les prières sont tournées vers Dieu et son fils.

L’origine de la fête Dieu

C’est au 13ème siècle que l’on a commencé à célébrer officiellement la fête Dieu, tel que l’avaient alors souhaité Eve de Liège la bienheureuse et Sainte Julienne de Cornillon. C’est Le pape Urbain IV qui a rendu officiellement cette célébration obligatoire le 8 septembre 1264.

La fête Dieu est célébrée dans l’ensemble des pays catholiques où elle est d’ailleurs parfois l’occasion d’un jour férié. Les catholiques de France ou d’Italie la fêtent le dimanche qui suit la Sainte-Trinité (en référence au jeudi saint). Elle fait alors l’objet d’une dérogation, prévue par les livres liturgiques, de la part des évêques de France et de ceux de chacun des pays concernés.

La Sainte-Trinité est constituée du Saint Père, de Jésus son fils et du Saint-Esprit. Ce dernier a été envoyé par le Christ sur les apôtres le jour de Pentecôte. Ils assumèrent ensuite leur rôle de missionnaire par l’évangélisation des hommes qui consistait à propager la parole de Dieu à travers le monde.

La célébration de la fête Dieu a fait suite à un miracle survenu à Bolsena en 1263. Les fresques présentes dans la cathédrale d’Orvieto, en Italie, retracent avec précision cet événement miraculeux. De plus, ayant des doutes au sujet de la présence du Christ Roi dans l’Eucharistie, le prêtre Pierre de Prague avait réalisé un pèlerinage. La légende théologique dit que son hostie, au cours de la célébration d’une messe, prit une teinte rosée et que quelques gouttes de sang avaient alors frappé le sol. Ce fut alors une consécration de la présence réelle de Jésus dans ce sacrement religieux.

C’est à partir de l’époque du Concile de trente que la fête du Corpus Domini a été réellement appliquée. En célébrant la fête Dieu, chaque fidèle peut alors démontrer toute la ferveur de sa foi.