Pâques orthodoxes

La fête de Pâques est une grande fête chrétienne qui célèbre la résurrection du Christ sorti de son tombeau pour monter au ciel rejoindre Dieu le Père. Elle est précédée de la Semaine sainte. Cette dernière partie du carême débute par la célébration du retour de Jésus à Jérusalem : le Dimanche des rameaux. Le Jeudi saint rappelle le sacrement de l’Eucharistie et le Vendredi saint commémore le chemin de croix et la crucifixion de Jésus. Le Samedi saint marque le début des cérémonies religieuses qui durent jusqu’au Lundi de Pâques.
Les fêtes pascales sont sur des dates variables fixées par le comput selon soit le calendrier julien, soit le calendrier grégorien. Dans la foi de la religion orthodoxe, la fête de Pâques constitue l’événement le plus important et est célébrée le premier dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps.

Histoire des fêtes de Pâques

Les fêtes de Pâques tirent leur origine des célébrations païennes en l’honneur du soleil. Elles se retrouvent dans la Pâque juive qui, à l’origine, fêtait le printemps et le début des moissons en sacrifiant un agneau et par la fête du pain sans levain et qui, aujourd’hui, commémore l’exode et la libération du peuple hébreu.
Les fêtes chrétiennes de Pâques célèbrent la Passion du Christ et la résurrection du Christ. La chrétienté d’orient et d’occident a décidé, au Concile œcuménique de Nicée de l’an 327, d’une date de Pâques commune pour la célébration de ces fêtes religieuses. Mais l’adoption définitive de la datation grégorienne a dû attendre la décision du pape Grégoire XIII en 1582. Les Pâques chrétiennes ont deux calendriers : l’Église romaine est sur le calendrier grégorien, tandis que l’Église orthodoxe est sur le calendrier julien et fête le jour de Pâques à des dates différentes.

La célébration de la fête des Pâques orthodoxes

La religion orthodoxe est une des trois grandes branches de l’Église chrétienne. Ses fidèles ont la même foi en Dieu et en la bible que les Églises catholique et protestante. Les différences sont nées du schisme de 1054 pour des questions de dogme et de pouvoir politique. Dans la tradition des églises orthodoxes, la fête de Pâques est célébrée à partir du samedi saint. Ce jour-là, chaque année, des pèlerins se réunissent par milliers et allument des bougies au sein de l’église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, pour assister au miracle du Feu sacré sur le tombeau du Christ et recevoir ce Saint feu. À minuit, sont organisées des processions nocturnes au cours desquelles les fidèles, déjà munis de croix et d’icônes, reçoivent des cierges qu’ils vont brûler dans les églises. Devant les portes des églises, les prêtres lisent le récit de la résurrection et encensent. Une fois entrés dans le chœur de l’église, les fidèles psalmodient des chants. À la fin des odes liturgiques, l’homélie pascale de saint Jean Chrysostome vient clore les cérémonies. Au cours des vêpres de ce « dimanche de l’amour », les prêtres, évêques ou métropolites lisent les évangiles de saint Jean pour faire entendre la parole de Dieu et célébrer la résurrection du Christ crucifié en entonnant des tropaires. Le premier des offices est celui des matines ou sont chantés hymnes, doxologie initiale et versets des stichères de Pâques, ainsi que le canon Pascal de saint Jean Damascène et l’homélie de Jean Chrysostome. La fin du carême est fêtée par un méchoui : un agneau entier grillé à la broche, l’agneau pascal, est mangé en l’honneur du sacrifice de Jésus pour la rédemption de l’humanité et sa résurrection. Les célébrations du dimanche de Pâques se prolongent jusqu’au lundi de Pâques par des processions lors desquelles les fidèles brandissent les icônes de la Résurrection.

Légendes et traditions des fêtes de Pâques

Plusieurs explications sont données concernant la symbolique, tant catholique qu’orthodoxe, de l’œuf de Pâques : dans l’antiquité, des festivités se tenaient pour célébrer le début du printemps et mettaient l’œuf en l’honneur, ce dernier symbolisant le renouveau et la germination. Une autre explication se trouve dans le fait que le jeûne du carême interdisant de manger viandes, poissons et œufs, ces derniers, pour ne pas être gaspillés une fois pondus, étaient décorés de dessins et d’écritures. Les cloches de Pâques offrent une autre origine de la traditionnelle cueillette d’œufs : durant les trois jours précédant le dimanche de Pâques, après la messe des présanctifiés, les cloches restent traditionnellement silencieuses, en mémoire de la mort de Jésus. Il était raconté aux enfants qu’elles partaient à Rome pour être bénies par le pape et revenaient le dimanche pour annoncer, en carillonnant et en déversant des friandises et des œufs en chocolat dans les jardins, la résurrection du Christ.
Pour Pâques, les coutumes orthodoxes ne sont pas en reste : pendant que les jeunes filles amassent les œufs traditionnellement peints en rouge dans des paniers, les jeunes garçons tressent des fouets avec des roseaux et des rubans de couleur et vont à la rencontre des jeunes filles pour leur apporter leurs vœux de joyeuses Pâques. Celles-ci leur offrent des œufs décorés : les orthodoxes ont coutume de choisir un œuf peint et de le conserver comme porte bonheur. De même, ramener la « lumière sainte » chez soi et garder sa flamme durant quarante jours protège de tout malheur. Durant la semaine sainte, les croyants de confession orthodoxe se saluent en clamant : « Christ est ressuscité » auquel est répondu « Il est vraiment ressuscité ».