Black friday

Véritable institution aux États-Unis et au Canada, le Black Friday est le jour de départ du shopping des cadeaux de fin d’année. Afin de marquer ce coup d’envoi, la plupart des boutiques proposent des rabais importants sur leurs stocks ce jour-là. Sa traduction littérale est vendredi noir, et sa date est fixée au lendemain  de Thanksgiving, fêté le dernier jeudi de novembre par les Américains. Les Canadiens le fêtent le deuxième lundi d’octobre (correspondant au jour de Christophe Colomb en Amérique du nord).

L’origine du nom Black Friday

Le nom de Black Friday nait dans les années 50, pour qualifier la journée de circulation dense, lors de laquelle les voitures, emportant les ouvriers et leur famille désirant  profiter de l’aubaine du long week-end de Thanksgiving, « noircissent » les routes. Pour les policiers rattachés à la circulation, ce vendredi était « noir » car, au contraire du reste de la population, ils se retrouvaient bloqués et forcés d’exécuter des heures complémentaires.

La connotation change dans les années 60 : ce sont alors les rues des villes qui deviennent « noires » de monde. Les habitudes consuméristes ayant fortement évoluées durant cette décennie, les magasins sont désormais envahis par les clients commençant les emplettes des cadeaux de Noël.
Finalement, c’est la raison financière qui prend le dessus, l’économie des commerces étant florissante à cette époque et permettant de remplir les cahiers des comptes à l’encre « noire » (le rouge symbolisant les comptes en déficit, le noir ceux en positif).
Les commerces américains baptisent définitivement cette veille de week-end Black Friday dans les années 70. Pour doper les ventes, les enseignes commerciales décident d’en faire le point de lancement d’un week-end de soldes dans les boutiques exclusivement, et sur Internet le lundi suivant (Cyber Monday).

« Profitez d’une réduction ! » ou le bon plan du Black Friday

Avec la quasi omniprésence d’Internet dans les foyers, la pratique de la vente par correspondance s’est généralisée. Pour attirer et séduire les consommateurs, les sites e-commerce sont dans une perpétuelle concurrence. Ainsi, même en-dehors des périodes des soldes d’hiver ou soldes d’été, les annonces d’offres exclusives fleurissent, chaque e-commerçant proposant ses sélection de produits à des prix imbattables, ses codes promo, coupons ou bons de réduction. Les déstockages donnent lieu à des promotions exceptionnelles dans la limite des stocks disponibles. Tout au long de l’année, les sites de ventes privées proposent des prix réduits, des offres exceptionnelles et un programme de fidélité permettant de bénéficier de la livraison gratuite en relais colis sur toute commande et de retours sans frais. L’annonce de remise immédiate ne donne toutefois lieu, parfois, qu’à du cashback ou des bons d’achat : il faut alors s’acquitter de l’achat au prix de référence.

Dans le secteur de l’habillement, en plus de la vente privée, les grandes marques promettent les meilleures affaires dans leurs Outlet et une réduction immédiate sur les articles en boutique. Les secteurs de l’électroménager et des produits high-tech sont aussi coutumiers des offres du moment et des codes avantages. La livraison offerte pour toute commande sur de nombreux produits, y compris sur les articles volumineux, avec minimum d’achat est souvent proposée.

Le Black Friday dans le monde

Né aux États-Unis, le concept de ventes du Black Friday fait des adeptes dans d’autres pays. En Amérique du Sud, le Brésil est le premier adepte ce week-end d’offres promotionnelles, car les entreprises lusophones versent le treizième mois de salaire à leurs employés le dernier vendredi de novembre. L’Europe n’est pas en reste dans cette course aux meilleurs prix avec la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède. En Suisse, cette journée d’offres spéciales s’est installée en 2015 et connaît depuis un franc succès dans les boutiques physiques et les boutiques en ligne, avec une demande si conséquente sur ces dernières que certains sites de vente en ligne sont saturés ce jour-là. La Russie et l’Afrique du Sud sont, elles aussi, adeptes des promotions et bons plans qu’offre cette journée. Quoique présent en Australie et au Canada, les petits prix du « vendredi fou » y provoquent moins d’engouement.

Le Black Friday en France

Le Black Friday s’installe dans l’Hexagone en 2014 par l’intermédiaire d’Internet. Les grandes enseignes internationales et nationales lancent de vastes opérations promotionnelles, proposant leurs stocks à prix cassés en ventes flash (sur une durée limitée). Cette journée de promotion se prolonge jusqu’au lundi (Cyber Monday outre-Atlantique). On parle désormais de Cyber Week. Cette opération rencontre en France le même succès qu’aux États-Unis, et s’installe confortablement dans les rituels d’achats des consommateurs nationaux.

Rebaptisé « Jour XXL » en mémoire des victimes du tragique 13 novembre 2015, cette journée de soldes sort du périmètre du web et s’installe dans les boutiques physiques à partir de 2017. En 2018, l’e-commerce français essaie de reprendre le concept pour permettre à l’économie nationale de faire face à la concurrence des géants internationaux et instaure l’opération French Days. Ces journées de réductions se déroulent fin mars, pour relancer une économie tournant au ralenti à cette époque pré-printanière. Contrairement au Black Friday, les French Days sont reconnus en tant qu’opération commerciale officielle sur le territoire.

Contre le Black Friday

Cette opération commerciale rencontre ses détracteurs. Le premier argument en sa défaveur est la surconsommation générée par cet appel à la frénésie d’achats, et au gaspillage qui en découle, à une époque où les populations sont très sensibilisées aux alertes écologiques et sociales. Ainsi, par éthique, certains commerces refusent d’adhérer à cette manifestation et se positionnent en soutien du collectif écologique Green Friday, l’association Greenpeace a lancé  l’opération « Faites quelque chose » qui invite à un black-out total d’achats ce jour-là  et des ateliers sont organisées à la même époque pour valoriser le recyclage.
De plus, il est affligeant de voir des consommateurs subitement déshumanisés provoquer de véritables émeutes dans certains grands magasins.

Un autre contre-argument concerne la mise en avant d’annonces mensongères en ce qui concerne les remises accordées. Des instituts de défense des consommateurs ont procédé à des comparatifs de prix sur des produits relatifs à l’électronique avant et pendant ces soi-disant bonnes affaires, et ont constaté qu’une baisse réellement attractive des tarifs ne s’applique que sur à peine plus d’1% des articles proposés.