Château de Louveciennes - ©Photographe non identifié, phototèque communes.com

Le château de Louveciennes, demeure de Madame du Barry

Si vous passez ou séjournez dans les Yvelines, en Île-de-France, vous passerez peut-être par Louveciennes, une petite commune rendue autrefois célèbre par la favorite de Louis XV, Madame Du Barry, née Jeanne Bécu.
Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir l’histoire de cette jeune roturière devenue comtesse par la volonté d’un roi et de la demeure où elle vécut ses dernières heures de liberté avant de monter sur l’échafaud.

Un peu d’histoire

Lorsque Louis XIV entreprend de construire le château de Versailles et d’aménager ses jardins, le chantier est colossal. En effet, l’ancien pavillon de chasse de son père, Louis XIII, est construit sur un terrain marécageux et pourtant le nouveau château doit être gigantesque et les jardins somptueux afin que Versailles devienne le symbole de la puissance de la France et de son roi.
L’agencement du parc est confié à André Le Nôtre, jardinier attitré de la cour qui était déjà le créateur notamment des jardins du château de Wattignies et de Vaux-le-Vicomte.
Le Nôtre travaille à Versailles de 1662 à 1687 tout en continuant à créer d’autres espaces verts en France et même à l’étranger. C’est ainsi qu’il participe également à la réalisation des jardins du château de Marly-le-Roy destiné aux invités privilégiés de Louis XIV.

L’eau est omniprésente aussi bien dans le parc de Versailles que dans celui de Marly. Pour arriver à alimenter les nombreux bassins, cascades, canaux et fontaines, il faut réaliser des prouesses techniques puisque les domaines sont éloignés de cours ou de plans d’eau. De plus, ils sont situés en hauteur et il ne suffit donc pas d’acheminer l’eau en utilisant des dénivelés naturels.
Un ingénieur originaire de Huy (Belgique), Arnold de Ville présente au roi la fameuse « machine de Marly », une gigantesque pompe destinée à puiser l’eau de la Seine pour la rediriger vers les jardins des deux châteaux de Louis XIV.
Arnold de Ville n’en est pas à son coup d’essai et il a déjà mis en service -avec succès- deux autres machines similaires, l’une à Saint-Maur et l’autre à Saint-Germain-en-Laye. Ces machines directement inspirées des systèmes hydrauliques utilisés dans les mines liégeoises sont cependant beaucoup plus petites que celle qui est prévue pour Marly et Versailles.

La construction et la mise en service de la machine de Marly demandent six années de travail. Arnold de Ville a fait venir de Liège deux maîtres charpentiers, les frères Rennequin et Paulus Sualem, qui ont déjà travaillé sur les machines précédentes. Il semble en réalité que c’est bien Rennequin Sualem qui a conçu entièrement ce mécanisme, de Ville n’étant que l’entrepreneur.

L’eau de la Seine est pompée à hauteur de Bougival à l’aide de quatorze roues. Elle est ensuite acheminée vers le parc de Versailles situé à plus de 7 kilomètres de son point de départ. Pour cela, elle doit s’élever à 163 mètres de haut, un véritable exploit. La machine est mise en fonction en 1688.

Le pavillon de Louveciennes

Si c’est à Bougival que l’eau de la Seine est captée afin de permettre aux bassins et fontaines de Versailles et de Marly de fasciner les invités et les courtisans de Louis XIV, une grande partie des installations, puisards, réservoirs, pont-aqueduc et chevalets, se situent à Luciennes, ancien nom de la commune de Louveciennes.
C’est également sur son territoire que Louis XIV fait construire le logement de fonction d’Arnold de Ville appelé « Pavillon des Eaux » ce qui permet à l’ingénieur de résider à proximité du chantier.
La construction de ce pavillon est confiée à Robert de Cotte, ancien élève et collaborateur du Premier architecte et Surintendant des bâtiments du Roi, Jules Hardouin-Mansart.
Le pavillon de Louveciennes est probablement la première œuvre de Robert de Cotte qui n’est alors qu’un simple entrepreneur au service de la cour. On lui confie également la construction de plusieurs bâtiments composant la machine de Marly.
Arnold de Ville qui occupe la fonction de « gouverneur de la machine de Marly » s’installe à Louveciennes en 1683 et y réside jusqu’en 1722, année de sa mort. C’est avec beaucoup de goût qu’il aménage et meuble son logement dans lequel il réunit des œuvres de plusieurs grands maîtres dont Le Brun et Raphaël.

Louis XV et ses favorites

Louis XIV meurt le 1er septembre 1715 au château de Versailles après un règne de plus de 72 ans. Alors que le roi a eu de nombreux descendants, la longueur de son règne a fait que ceux-ci sont décédés, les uns après les autres, au cours des dernières années de sa vie.
Seul survivant de la lignée directe de la maison de Bourbon, son arrière-petit-fils, le duc d’Anjou et dauphin de France, lui succède. Il est âgé de 5 ans et le ducPhilippe d’Orléans, fils de Philippe de France, lui-même fils de Louis XIII, devient régent du Royaume de France pendant que le jeune Louis apprend son métier de roi.

Marie Leszczyńska

A 12 ans, Louis XV est sacré et couronné roi de France en la cathédrale de Reims. A la mort du duc d’Orléans, le prince de sang Louis IV Henri de Bourbon-Condé est nommé premier ministre. Il devient ainsi l’un des principaux conseillers du jeune souverain.
C’est sous son influence que Louis XV accepte de rompre ses fiançailles avec une infante d’Espagne pour épouser Marie Leszczyńska, fille du roi « éphémère » de Pologne alors en exil, Stanislas Leszczyński.
Ce choix est dicté par le besoin urgent d’engendrer un nouvel héritier de la couronne. Or, la jeune infante qui n’a que 6 ans ne pourra pas enfanter avant plusieurs années tandis que la fille de Stanislas est bien en âge de procréer. En réalité, elle est l’unique candidate qui convient au duc de Bourbon qui veut écarter toute possibilité de voir le trône de France revenir dans l’escarcelle de la famille rivale de la sienne, la maison d’Orléans.
Le mariage a lieu le 5 septembre 1725 à Fontainebleau. Cette union ne profite cependant pas à son instigateur et le duc de Bourbon est bientôt écarté du pouvoir et renvoyé dans sa propriété de Chantilly sur conseil du cardinal de Fleury, l’ancien précepteur de Louis XV.
Cette décision permet au jeune roi d’assumer entièrement son nouveau rôle même s’il se chuchote que c’est le cardinal qui reste réellement à la tête de la France jusqu’à son décès, en 1743.

Bien qu’arrangé, le mariage de Louis XV et de Marie Leszczyńska connaît une période de bonheur. La générosité de Marie la fait également aimée du peuple qui la surnomme « Notre Bonne Reine ». La jeune femme est amoureuse de son époux même si celui-ci est de sept ans son cadet et Louis lui rend bien cet amour, du moins dans un premier temps.
Leur union est fertile, la reine donne naissance à dix enfants dont deux garçons en l’espace d’une décennie. Ces grossesses à répétition et l’âge de Marie éloignent petit à petit le roi qui avoue s’ennuyer auprès de son épouse trop soumise et si souvent fatiguée.
La jeunesse du roi réclame plus d’entrain et c’est pour cette raison que Louis XV prend des maîtresses plus jeunes. C’est Louise Julie, fille du marquis de Nesle qui partage la première la couche du roi, aux environs de 1733. Trois de ses sœurs suivront le même chemin dans les années qui suivent.
Ces premières incartades restent discrètes mais il est très vite notoire que le roi délaisse complètement son épouse qui se refuse dorénavant à lui car les médecins l’ont mis en garde contre une nouvelle grossesse qui mettrait sa vie en danger.

Marie Leszczyńska mène dès lors une vie paisible et discrète dans son appartement privé de Versailles, au milieu d’une petite cour qui lui est restée fidèle et auprès de ses enfants qu’elle aime tendrement. Elle apprécie s’entourer de lettrés, de peintres et de musiciens et devient protectrice des arts.

La marquise de Pompadour

Bien que toujours éprise de son époux, la reine ferme les yeux sur ses nombreuses incartades, allant jusqu’à entretenir de bonnes relations avec la plus célèbre de ses favorites, Jeanne-Antoinette Poisson dite la Pompadour.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84096569.r=pompadour?rk=407727;2
Portrait de Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, en buste, de face dans une bordure ovale – ©Le Beau. Graveur Auteur : Queverdo, François Marie Isidore (1748-1797). Dessinateur du modèle – Gallica, Bibliothèque Nationale de France

En effet, Louis XV ne se cache plus et son infidélité est dorénavant « officielle ».
Il rencontre Jeanne-Antoinette en 1743, au cours d’une chasse organisée dans la forêt royale où se situe la propriété de l’époux de la jeune femme, Charles-Guillaume-Borromée Lenormant d’Etiolles. Il est probable que cette rencontre n’a rien de fortuit et que Jeanne-Antoinette était informée des déplacements du souverain.

Deux ans plus tard, la jeune femme est invitée aux fêtes données à Versailles à l’occasion du mariage de Louis de France et de Marie-Thérèse d’Espagne. Au cours du bal costumé, les conversations vont bon train… un homme déguisé en if dans lequel on croit reconnaître le roi semble bien familier avec une jeune femme travestie en Diane chasseresse.
De simple caprice, cette relation devient assidue et dès le mois de septembre 1745, Jeanne-Antoinette née Poisson s’installe à Versailles, dans un appartement directement accessible depuis la chambre du roi par un escalier secret.
La même année, Monsieur d’Etiolles accepte une séparation de corps et Louis XV offre à la jeune femme le titre de Marquise de Pompadour ainsi que le domaine du même nom situé en Nouvelle-Aquitaine, dans le département de la Corrèze.
Louis XV, peut-être influencé par son épouse, délaisse la marquise quatre ans plus tard. La jeune femme reste cependant à Versailles et est logée dans un appartement du rez-de-chaussée. Elle conserve même son statut de première favorite et si le roi ne partage plus sa couche, il apprécie toujours sa compagnie. Pendant une vingtaine d’années, Jeanne-Antoinette occupe une place prépondérante à la cour de France et entretient des relations d’amitié tant avec la reine qu’avec les ministres. Elle joue également le rôle de protectrice des arts et est à l’origine notamment de l’expansion de la manufacture de Sèvres.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8426559t.r=pompadour?rk=536483;2
Mozart chez Madame de Pompadour / tableau de M. V. de Paredes ; gravure de M. Baude – ©Baude, Charles (1853-1935). Graveur Auteur : Paredes, Vicenta de. 0442 – Gallica, Bibliothèque Nationale de France

En 1764, la marquise décède de la tuberculose dans ses appartements, à l’âge de 43 ans.
Elle est enterrée au couvent des Capucines à Paris.

La comtesse du Barry

La fin de la liaison du roi avec la marquise de Pompadour ne signifie bien entendu pas la fin des relations extra-conjugales du souverain. Des jeunes femmes triées sur le volet lui sont régulièrement présentées mais elles n’occupent jamais la place laissée vacante par Jeanne-Antoinette.
En 1768, alors que Louis XV est affligée par une série de deuils qui l’ont frappé en quelques années, une rencontre va le bouleverser.
Le roi vient de perdre successivement deux enfants, deux petits-enfants, Madame de Pompadour et sa femme. Il approche de la soixantaine mais garde fière allure et ses conseillers le pressent de reprendre épouse. Chacun tente de placer ses pions en lui présentant sa propre candidate.
Louis XV ne se remariera cependant jamais.
C’est alors que le Duc de Richelieu, un temps écarté de la cour pour avoir déplu à la favorite du roi, lui fait rencontrer la jeune Jeanne Bécu âgée seulement de 25 ans.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84317293.r=du%20barry?rk=278971;2
Madame Du Barry / Drouais / Date d’édition : 1945-1985 – ©Gallica, Bibliothèque Nationale de France CCO domaine public

Jeanne est la fille naturelle d’Anne Bécu, une simple couturière, elle-même fille d’un maître rôtisseur et d’une jeune comtesse qui n’avait pas hésité à contracter une mésalliance, séduite par la beauté de son amant.
Si la mère de Jeanne Bécu est donc connue, on ignore en revanche l’identité de son père même si on parle d’un moine franciscain, Jean-Jacques-Baptiste Gomard de Vaubernier que la jeune femme aurait rencontré en apportant son ouvrage au couvent. C’est d’ailleurs le nom de Vaubernier que Jeanne Bécu utilisera tout au long de sa vie.

Lorsque sa mère épouse par bienséance un domestique de son protecteur, un riche banquier du nom de Billard du Monceaux, la petite Jeanne est confiée aux religieuses du couvent de la rue Neuve Sainte-Geneviève. C’est ainsi qu’elle apprend à lire et à écrire mais également le dessin, la musique et la broderie.
A l’âge de 16 ans, elle adopte les manières de la haute société lorsqu’elle est placée au service d’Élisabeth de Delay de Lagarde.
Peu après, on la retrouve vendeuse dans une boutique de vêtements fréquentée par le demi-monde. Sa beauté, son assurance et sa distinction la font remarquer et elle est dorénavant invitée dans les salons parisiens à la mode. Elle devient la maîtresse du comteJean-Baptiste Dubarryet c’est par son intermédiaire qu’elle rencontre le duc de Richelieu et, dans un second temps, Louis XV.

Le roi est sous le charme. Il se sent revivre au contact de cette jeune fille si belle et si enjouée et veut en faire sa nouvelle favorite.
Cependant, l’étiquette exige qu’une présentation officielle ait lieu devant la cour et seules les femmes mariées ont ce privilège. Or, Jean-Baptiste Dubarry est déjà marié et ne peut donc pas l’épouser.
Qu’à cela ne tienne, c’est son frère, Guillaume Dubarry, qui va jouer le rôle de mari en échange d’une somme rondelette. Comble de l’ironie c’est le moine, père supposé de Jeanne, qui bénit cette union factice. Peu après la cérémonie, Guillaume Dubarry retourne dans le Languedoc plus riche d’une pension de cinq mille livres et de plusieurs domaines tandis que la « comtesse du Barry » fait son entrée à Versailles le 22 avril 1769, présentée par la comtesse de Galard de Béarn qui obtient ainsi l’épuration de ses dettes.

La jeune femme s’adapte parfaitement aux exigences de la cour mais devient la cible de nombreuses attaques … on ne lui pardonne pas ses origines douteuses et la place qu’elle prend auprès du roi. Les filles du roi et surtout sa belle-fille, Marie-Antoinette, sont particulièrement méprisantes à son égard.
Elle résiste cependant à ces marques d’antipathie et s’impose à Versailles. Elle y joue le rôle de mécène et passe commande auprès des grands peintres, ébénistes et sculpteurs de l’époque. D’un goût très sûr, elle imprime son propre style à la mode vestimentaire.

Le roi lui accorde l’usufruit de la propriété de Louveciennes dès 1769, domaine où elle se plaît à séjourner. La comtesse confie à l’architecte de la cour le soin d’agrandir et d’embellir la demeure qu’elle estime trop exiguë et peu conforme à son statut de favorite. Afin de recevoir comme il se doit ses invités les plus importants, elle fait également construire un pavillon avec vue sur la Seine. Ce bâtiment néoclassique appelé « Pavillon de musique de Madame du Barry » est conçu par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux. Un petit temple de style ionique édifié dans le parc complète le décor dans lequel évolue la comtesse.

Cette vie agréable prend fin brutalement le 10 mai 1774, lorsque Louis XV décède de la variole alors appelée « petite vérole ». C’est son petit-fils, Louis XVI, qui lui succède, il sera le dernier roi de l’Ancien Régime et le dernier à résider à Versailles.
L’un de ses premiers actes en tant que souverain est de donner l’ordre d’incarcérer Madame Du Barry. Il est probablement influencé par son épouse Marie-Antoinette qui, rappelons-nous, n’a jamais accepté la favorite de son beau-père.
La jeune femme est conduite par le secrétaire d’État à la Maison du Roi, le duc de La Vrillière Louis Phélypeaux de Saint-Florentin jusqu’au couvent du Pont-aux-Dames, en Seine-et-Marne tandis que ses papiers et sa correspondance sont confisqués. Elle ne retrouve la liberté qu’un an plus tard et s’installe à Saint-Vrain, petite localité de l’Essonne où elle possède un domaine.
Elle obtient cependant l’autorisation de revenir à Louveciennes, un lieu moins isolé qu’elle a toujours apprécié. Elle s’entoure de quelques amis fidèles et surtout apprécie la compagnie du duc Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac qui devient son amant.

Mais le vent tourne dans le royaume de France … la Révolution éclate à Paris en 1789 !

En qualité d’ancienne favorite du roi Louis XV, Madame du Barry devient elle aussi la cible des révolutionnaires et elle est victime d’un vol de bijoux, en janvier 1791. Le diplomate britannique Nathaniel Parker-Forth fréquentant la cour de France lui signale la présence de ces joyaux en Angleterre. Elle fait plusieurs séjours à Londres dans l’espoir de les récupérer mais en vain. En réalité Parker-Forth est un espion britannique et il revend les bijoux de la comtesse chez Christie’s, une salle de ventes aux enchères, pour la somme de 500.000 livres.

Entre-temps, le duc de Brissac, chef de la Garde Constitutionnelle de Louis XVI, est accusé de véhiculer des idées contre-révolutionnaires et de rester fidèle au roi.
Il est appréhendé à Orléans et son transfert à Versailles est ordonné. Arrivés à destination, Brissac et d’autres prisonniers ainsi que leur escorte sont attaqués par des hommes réclamant la mort de ces « ennemis du peuple ». Malgré sa résistance, Brissac est tué le 9 septembre 1792 et sa dépouille est profanée. La tête est jetée dans le salon de la comtesse du Barry.
Cet épisode est relié aux « Massacres de Septembre » qui ont eu lieu non seulement à Paris mais également dans plusieurs autres villes de France. Près de 1.500 personnes soupçonnées d’être royalistes sont exécutées sans aucun jugement.

Lorsque Louis XVI est à son tour exécuté en janvier 1793, Madame du Barry qui séjourne encore à Londres craint que sa propriété de Louveciennes ne soit saisie. Elle revient très vite en France mais mal lui en prend.
Alors qu’elle se croit à l’abri car elle a toujours fait preuve de générosité envers les habitants de Louveciennes qui n’hésitent d’ailleurs pas à signer une pétition en sa faveur, elle est victime de la « Loi des Suspects » votée en septembre 1793 dans le cadre de la « Terreur ».

Tous ceux qui « soit par leur conduite, soit par leurs relations, soit par leurs propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme et ennemis de la liberté, ceux qui ne pourront pas justifier, de la manière prescrite par le décret du 21 mars dernier, de leurs moyens d’exister (…) ceux qui ont émigré dans l’intervalle du 1er juillet 1789 à la publication du 30 mars 1792, quoiqu’ils soient rentrés en France (…) »  sont considérés comme suspects et arrêtés.

Madame du Barry est reconnue coupable et déclarée ennemie de la Révolution au terme de son procès, le 6 décembre 1793.
Elle est exécutée place de la Concorde deux jours plus tard malgré ses promesses de donner ses biens en échange de sa liberté.

Le château et le pavillon de musique de Louveciennes aux 19ème et 20ème siècles

Le château

Au milieu du 19ème siècle, le domaine de Louveciennes est vendu en deux lots. Le château devient la propriété d’un banquier. Ses descendants modifient l’entrée vers la fin du siècle en accolant deux pavillons à la bâtisse et ont construire des dépendances.
Vers 1980, le château est acheté par une société japonaise appartenant à Mr Hideki Yokoi pour la somme de 30 millions de francs. Après l’avoir entièrement vidé de son mobilier, il le laisse à l’abandon. La bâtisse se dégrade rapidement et est régulièrement squattée.
Sommé par la justice de prendre soin de cette propriété, le propriétaire qui n’a pas pu mener à bien son projet d’exploiter commercialement les différentes demeures achetées dans la région remet le château de Louveciennes en vente. C’est un investisseur français qui en fait l’acquisition. La bâtisse et les jardins ont depuis retrouvé leur splendeur d’antan.

Le pavillon de musique

Le pavillon de musique est acheté en 1923 par un industriel français qui a fait fortune dans la parfumerie, François Coty. Le bâtiment est alors menacé de destruction en raison des risques d’affaissement du sol. Coty n’hésite pas à le faire déplacer de quelques mètres. A cette époque, il a déjà été modifié par l’ajout d’un comble mansardé abritant les chambres à coucher. Cet étage n’existait pas sur le plan originel.

Après avoir été brièvement transformé en école de 1959 à 1965, le pavillon est acheté par un industriel alsacien qui le restaure complètement afin d’en faire une habitation répondant aux normes de confort du 20ème siècle. Il fait construire notamment une piscine, un court de tennis et des écuries. De nombreuses personnalités assistent régulièrement aux somptueuses réceptions données par leur hôte, Victor Moritz, dans l’ancienne propriété de la comtesse du Barry.

A sa mort, le pavillon est acquis par Julienne Dumestre, une femme d’affaires qui œuvre également pour « l’innovation sociale et humanitaire ». Le pavillon ainsi que les autres biens de Mme Dumestre sont légués à sa Fondation. Après avoir été totalement transformé, il ouvre ses portes au public en 2005. Des événements culturels, principalement des concerts de musique classique, y sont depuis régulièrement organisés. Il est également possible de louer des salles de réunion ou de réception pour des moments prestigieux dans un décor de rêve.

Pavillon de Musique de la comtesse du Barry
8 chemin de la Machine
78430 Louveciennes

Réservations et renseignements :
SCI Julienne Dumestre
3 rue de Luynes
75007 Paris
Tel : 01 42 22 02 89
Site web : http://www.pavillondemusiquedubarry.fr

Que visiter dans la région ?

De passage à Louveciennes, n’hésitez pas à découvrir l’ancienne demeure de la dernière favorite de Louis XV. La propriété est privée mais elle ouvre de temps en temps ses portes au public. Ces visites sont organisées par les offices de tourisme de Saint-Germain Boucles de Seine et de Marly-le-Roi :

Office de Tourisme Intercommunale Saint-Germain Boucles de Seine
Jardin des Arts
3 rue Henri IV
78100 Saint-Germain-en-Laye
Tel : 01 30 87 20 63

ou

Bureau d’Information Touristique
2 avenue des Combattants
78160 Marly-le-Roy
Tel : 01 30 61 61 35
Mail : info@seine-saintgermain.fr
Site web : https://www.seine-saintgermain.fr

Vous découvrirez également :

  • l’aqueduc de Louveciennes qui faisait partie du réseau permettant d’acheminer l’eau de la Sine pompée par la machine de Marly jusque dans les jardins de Versailles et de Marly-le-Roi.
  • le château Louis XIV construit en 2008 et acheté en 2015 par le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane Al Saoud, pour 275 millions d’euros ce qui en fait l’habitation privée la plus chère au monde. Cette bâtisse récente de plus de 5.000 m² habitables a été édifiée en respectant non seulement le style du 17ème siècle mais également les méthodes de construction de l’époque. Elle répond cependant aux normes actuelles en matière d’énergie. Le château et ses jardins sont largement inspirés de ceux de Vaux-le-Vicomte. De nombreux artisans, tailleurs de pierre, ébénistes, bronziers, marbriers, … mais également des peintres, des sculpteurs et des paysagistes ont participé à ce projet hors normes.
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